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OSTEOPATHIE

Pour approfondir sur ce sujet

Rollin Becker croyait fermement qu’une philosophie, aussi profonde qu’elle semble être, est inutile si elle ne s’exprime pas dans la pratique.

Etant donné cette conviction, l’ostéopathie a procuré un parfait terrain d’accomplissement à la réalisation de sa vie.

La philosophie de l’ostéopathie est particulièrement profonde, et son application au traitement du patient, directe.

La compréhension ostéopathique, telle qu’elle est énoncée par son fondateur Andrew T Still, englobe toute chose allant de la structure physique du corps aux forces universelles gouvernant la nature dans son ensemble.

De la même manière, la pratique de l’ostéopathie inclut aussi bien la simple considération d’un os que la conscience de toutes les forces opérant au sein du patient, y compris sa nature spirituelle la plus élevée.

L’ostéopathie est l’oeuvre originale et exclusive du Dr Andrew T. STILL (1828-1927) Rollin Becker a été l’un des premiers disciples du Dr Sutherland découvreur du Mécanisme Respiratoire Primaire, et lui même élève dès 1897 du Dr Still.

Le mécanisme crânio-sacré est animé de l’intérieur par une respiration cellulaire suscitée par une fluctuation liquide, et réverbérée par un système membraneux de tension réciproque ; le tout formant, dans la vraie signification du terme, un mécanisme respiratoire primaire.

La chose remarquable, et c’est la découverte de Sutherland, c’est que le mécanisme crânio-sacré est la seule région du corps dans laquelle ce « système primaire », cellulaire, liquide et membraneux, constitue à la fois le moteur intérieur et la manifestation, le mouvement, central et périphérique ; si bien qu’on peut dire que, pratiquement et pour son mouvement propre, le mécanisme crânio-sacré n’obéit qu’à cet unique système, ne s’exprime qu’à travers ce système, la seule région du corps.

Pour les ostéopathes les éléments du mécanisme crânio-sacré sont : les os du crâne et de la face et leurs contacts articulaires, les membranes crâniennes et spinales, le système nerveux central, le liquide céphalo-rachidien, et le sacrum (en tant que pôle inférieur d’attache des membranes du névraxe).

La grande contribution du Dr Becker est d’avoir étendu la conception du Dr Sutherland à l’ensemble du corps.

En effet il y a des cellules partout, les liquides partout, des membranes partout. L’addition de la motilité des milliards de cellules qui composent le corps humain, crée un immense système de respiration cellulaire et de fluctuation liquide.

Cela va impliquer de fait la totalité des tissus membraneux qui entourent les organes, les relient entre eux et les fixent au système osseux.

La totalité des cellules vivantes représentent donc globalement une unité de fonction, la fonction cellulaire respiratoire ; la masse totale des liquides vivants et fluctuants (liquide céphalo rachidien, liquides lymphatiques, liquides cellulaires, etc…) représente également une unité de fonction, la fonction liquide de fluctuation ; et la continuité anatomique absolue de tous les tissus membraneux de revêtement, de liaison, de soutien, et d’attache (les fascias) représente aussi une unité globale de fonction, la fonction membraneuse de tension réciproque.

Et ces trois fonctions (cellulaire, liquide, et membraneuse) sont tellement indissolubles et interdépendantes qu’elles n’en forment finalement qu’une seule, et c’est la fonction même de la vie s’exprimant directement dans la profondeur de tous les tissus, le mécanisme involontaire. 

Le concept ostéopathique - anatomique et physiologique - issu de la "découverte" du Dr Sutherland, et qui a ouvert la voie à celui du Dr Becker, n’est pas nouveau :

Il ressort du concept originel du Dr Still (le corps humain considéré comme une unité vivante absolue dans laquelle fonction et structure, issues d’une forme matricielle commune, s’interpénètrent, se motivent, et s’équilibrent) ; le corollaire thérapeutique non plus n’est pas nouveau, et d’ailleurs il découle des concepts premiers de Still et Sutherland (la nécessité de rééquilibrer, dans l’"espace" de la forme originelle, les éléments structuro-fonctionnels perturbés, et de les maintenir en harmonie avec l’ensemble du mécanisme humain) ; mais l’approche, elle, est nouvelle - on peut même dire révolutionnaire.

Et elle dérive directement de la découverte de Sutherland.

La découverte de Sutherland, c’est que le corps humain se compose essentiellement de deux grands systèmes, ou "mécanisme" physiologiques : le volontaire et l’involontaire.

Le mécanisme volontaire (dans cette terminologie) comprends donc tout ce qui, dans le corps, est commandé par un centre supérieur et s’exprime par une action motrice à but fonctionnel spécifique.

C’est à dire, non seulement la motricité squelette-musculaire à commande cortico-pyramidale, mais aussi la motricité viscérale à commande autonomique.

C’est à dire, non seulement la flexion biccipitale d’un avant-bras, mais aussi le battement rythmique des artères, et donc du coeur, qui vascularisent cet avant-bras C’est à dire, non seulement la construction musculaire qui comprime l’abdomen, mais aussi le mouvement péristaltique qui agit à l’intérieur cet abdomen et le système autonomique qui le contrôle.

C’est à dire, non seulement les alvéoles pulmonaires, mais aussi les échanges respiratoires et chimiques qui les utilisent.

C’est à dire, non seulement les glandes à sécrétion interne, mais aussi les hormones qu’elles produisent et les effets physiologiques de ces hormones. Etc… (Le mental - et cela les "anciens" l’ont enseigné pendant des millénaires - fait partie des mécanismes dits "volontaires"). Autrement dit, tout ce qui est spécifique par sa commande ou par son but, que ce soit une cellule, un tissu, un organe, un circuit nerveux, une hormone, et même une pensée, fait partie du mécanisme volontaire.

Et tout ce qui anime ces systèmes par l’intérieur - par leur intérieur - quels qu’ils soient et ici aussi, bien sûr, à tous leurs niveaux, c’est le mécanisme involontaire, première manifestation organisée et perceptible de "l’Involontaire". Nous appelons "l’Involontaire" le processus primordial qui, sans commande, sans intermédiaire (et "sans schémas" disait Still ) individualise la vie, la soutient et la maintient, dans la masse liquide et cellulaire qui constitue chaque être vivant.

Il est représenté et manifesté par la respiration liquide des milliards de cellules qui composent un être humain.

Donc pour résumer, deux grands mécanismes physiologiques :

  • Le mécanisme volontaire, soumis à des agents supérieurs et intermédiaires - nerveux, hormonaux, musculaires, psychiques, etc… : "presque" tous les tissus et organes du corps en dépendent, et passent par lui pour exprimer leur fonction. (En fait tous sauf l’axe crânio-sacré qui devient ainsi, physiologiquement, le mécanisme respiratoire primaire).

  • Le mécanisme involontaire, non spécifique, universel, en "prise directe" avec l’énergie originelle (quelque soit le nom qu’on lui donne) : tous les tissus et organes du corps, sans exception, du sommet du crâne à la plante des pieds, en dépendent et l’expriment.

Selon Becker : "Toutes les cellules vivantes ont deux choses en commun : 1) une philosophie et 2) un but.

En tant que 1) elles sont universelles et obéissent à la même loi.

En tant que 2) elles sont spécifiques et obéissent aux lois fonctionnelles qui lui sont propres (cellules du foie, du coeur, du biceps, etc…) et nous, en tant qu’ostéopathes, nous acceptons leur spécificité, mais nous travaillons avec leur universalité."

 

Extrait de la postface de "L’osteopathie fondamentale, Techniques Ostéopathiques d’Equilibre et d’Echanges Réciproques" par Jacques Andréva Duval 

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